À qui profite le «Scream» ?
- ️Clément Ghys
- ️Tue Apr 12 2011
Critique
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Masque attaque. Avec ce quatrième opus, le maître des «slasher movies», Wes Craven, s’adresse à la génération web 2.0.
Scream 4 est le quatrième volet d'une trilogie. Le concept est saugrenu, mais c'est justement ce point précis - un chapitre ajouté après le mot «Fin» - qui enthousiasme depuis l'annonce de l'arrivée en salles d'une suite, signée Wes Craven, à la saga des meurtres de Woodsboro. Et l'excitation s'est accrue avec le retour du casting original. En 1996, le réalisateur de la Colline a des yeux résumait avec Scream ce que la pop culture était en train de devenir. A chaque chose correspondait sa parodie, et dans ce cas précis, l'humour devenait le corollaire de la peur. En s'inspirant des slasher movies des années 70, il créait un univers aux signes immédiatement reconnaissables : le masque munchien du tueur Ghostface, une séquence d'ouverture largement (auto)parodiée depuis, et une question «Quel est ton film d'horreur préféré ?», slogan des adolescents des années 90. S'ensuivirent alors deux suites, moins brillantes, quelques polémiques nauséabondes sur des assassins qui avaient eu la mauvaise idée de reproduire les meurtres du film, et Scream devint un symbole de l'époque, à l'image de ses acteurs, qui affolaient alors les échotiers.
Look. Quinze ans plus tard, ceux qui ont survécu sont toujours à Woodsboro. L'héroïne Sidney Prescott, incarnée par Neve Campbell, dont la carrière d'actrice aura été un ratage monumental, revient dans sa ville natale. Sa venue coïncide avec la commémoration des crimes et leur célébration