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L’ethiojazz d’Astatke refait jaser

  • ️Sophian Fanen
  • ️Sat Apr 11 2009

Critique

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World. Le vétéran d’Addis-Abeba entouré des Britanniques The Heliocentrics sur scène et en CD.

Le projet qui réunit ce samedi The Heliocentrics et Mulatu Astatke à Paris (première date française) relance le ping-pong entre Orient et Occident, qui alimente depuis les années 60 la musique de ce dernier, personnage controversé mais marquant du «swinging Addis», la vague moderniste qui emporta la capitale éthiopienne à la fin du règne du Négus.

Parrain. C'est le fouineur obstiné Francis Falceto, celui qui l'a révélé à l'Occident à travers ses compilations Ethiopiques, qui connaît le mieux cet «homme de pouvoir» : «Il a incontestablement composé des chefs-d'œuvre il y a quarante ans et on ne peut pas lui enlever la paternité de l'ethiojazz». Ethiojazz qu'il a créé en mêlant le swing américain sixties et les influences latino aux orchestres d'Addis-Abeba. «Mais depuis ? Il est toujours le seul à jouer du vibraphone ! Il n'a rien transmis et il a traversé les régimes en ramassant toutes les commandes officielles. […] Il a aussi beaucoup emprunté sans l'avouer.» Et de citer Yèkèrmo Sèw, le premier titres des Ethiopiques volume 4 (consacré à Astatke), qui décalque sur un tempo plus lent le Song for My Father de Horace Silver.

Quoi qu'il en soit, c'est une composition d'Astatke, découverte toujours via les Ethiopiques, qui embrasait la bande originale du film Broken Flowers de Jim Jarmusch, en 2005, achevant de faire du musicien le moins respecté d'Addis-Abeba le parrain de la redécouverte de ces années folles abyssin

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