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Le phylloxera

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LE PHYLLOXÉRA


Le phylloxéra de la vigne, Daktulosphaira vitifoliae (Fitch), connu aussi sous le nom de Phylloxera vastatrix (Planchon), est l'ennemi le plus redoutable de la vigne. Identifié par Bazille en 1863, ce puceron occupa au début deux foyers importants : le Gard et la Gironde. Partant de ces régions, le phylloxéra gagna en l'espace de trente ans l'ensemble du vignoble français et progressa par la suite en Europe et en Afrique du Nord. Actuellement, le phylloxéra a envahi tous les pays viticoles ; sa progression se manifeste encore dans certains pays, tels que la Turquie, la Californie ou en Amérique du Sud.

En France, il provoqua le dépérissement de la plupart des vignes à base de cépages autochtones de l'espace Vitis vinifera. Ce fléau fut une catastrophe pour toute la viticulture et il fallut reconstituer le vignoble. Cette reconstitution fut possible grâce au greffage des cépages de Vais vinifera sur des porte greffes résistants issus d'espèces américaines du genre vitis et à l'utilisation d'hybrides producteurs directs issus de croisements entre V. vinifera et ces espèces américaines. Le problème du phylloxera fut ainsi réglé en Europe pendant près d'un siècle. Mais le phylloxéra refait parler de lui depuis le début des années 1990 dans le vignoble californien, dans des vignes pourtant greffées mais sur un porte-greffe insuffisamment résistant, l'AxRI.


Lutte contre le phylloxéra

L'expérience de plus d'un siècle a prouvé que le greffage des cépages de V. vinifera sur des porte-greffes résistants est un moyen sûr et permanent de se protéger du phylloxera, sous réserve d'utiliser un porte-greffe suffisamment résistant. Toute une gamme de porte-greffes, adaptés à différents types de sols, et obtenus à partir des espèces V. riparia, V. rupestris, V. berlandieri, offrent une garantie suffisante. L'utilisation de V. vinifera comme géniteur, pour l'obtention de porte-greffes résistants au calcaire, a abaissé le degré de résistance au phylloxéra de certains d'entre eux. C'est ainsi que le 41 B ne possède que le minimum de résistance nécessaire en terrain phylloxérant alors que les vinifera-rupestris obtenus par Couderc (1202, 93-5), Ganzin (aramonrupestris n° 1, 2 et 9) doivent être éliminés car peu résistants au phylloxéra.

Les plantations des vignes dans les sables ou dans les terrains très humides (avec les inconvénients que présente l'excès d'humidité) n'a permis de conserver des vignes de Vitis vinifera, franches de pied, que dans quelques régions.

La submersion des vignes en hiver pendant 40 jours est efficace en gênant la pullulation des radicicoles mais ne peut se pratiquer que dans les vignobles de basses plaines à proximité d'un cours d'eau à débit suffisant (Camargue. Aude). Il en est de même pour des irrigations abondantes en période de croissance et en été pratiquées dans certains autres vignobles.