Le Serpent à plumes  Editeur  Babelio

S'agissant d'un livre que j'avais remporté (parmi tant d'autres) lors d'un loto, j'avais placé ce dernier, je ne sais pas pourquoi en dessus de ma PAL et c'est donc tout naturellement (et parce que le sujet m'intéressait, du moins le titre me questionnait et m'interpellait) que je me suis enfin décidée à le lire et sans regrets, vraiment !

L'on pourrait penser, de prime abord, que la vie de ce Syrien du septième étage" va s'annoncer morne et sans rebondissements et bien, au contraire, le lecteur, et moi la première, ai été agréablement surprise ! Non seulement, ce monsieur que l'on ne connait pas autrement que par ce titre, a une vie riche mais également désespérée ! Depuis que la guerre dans son pays natal a été déclenché, il n'est plus jamais retourné chez lui et n'a des nouvelles que par sa mère, qu'il a de temps à autre au téléphone, ou par les images déprimantes qui sont diffusées à la télévision. Aussi, pour se changer les idées se plaît-il à imaginer la vie de tous ceux et celles qu'il côtoie, sans jamais les connaître vraiment, dans son HLM du XXe arrondissement de Paris. Certes, si fut un temps, une adorable japonaise partageait son appartement du septième et lui concoctait de bons petits plats, c'e est aujourd'hui terminé ! Il nous décrit alors son quotidien, triste de voir cette guerre s'éterniser, sans amélioration, mais tout en gardant une lueur d'espoir grâce aux maigres échanges qu'il a avec ses voisins, dont la grande majorités son eux aussi des apatrides !

Un roman qui part parfois un peu dans tous les sens, sans chronologie fixe mais qui est une véritable leçon d'Histoire et d'histoire (s) et qui nous permet, à nous, lecteurs ou lectrices, de relativiser sur pas mal de choses et surtout de nous dire, que finalement, l'on n'est pas si mal chez soi ! Une écriture très agréable à lire et une lecture, il va sans dire que je ne peux que vous recommander bien que, vous découvrirez, que plus de dix ans après la sortie de cet ouvrage, les conditions de guerre en Syrie en sont quasiment toujours au même point ! (Une pensée pour un ami Syrien installé en France depuis très longtemps déjà) et qui vient parois me rendre visite à la médiathèque pour laquelle je travaille ! Je lui dédié d'ailleurs cette critique : Khaloussei, cette chronique est pour toi et les tiens !

Un beau voyage à travers les souvenirs de l'auteur. Il n'y a pas vraiment d'ordre chronologique ce qui permet de découvrir les bribes de l'enfance comme on déguste des gorgées de café.

Chaque nouvelle histoire est comme une nouvelle page d'un album photos un peu jauni. Au fil des pages c'est toute une vie qui se dessine portée par de belles descriptions. On entend les rues, on voit le soleil, on s'assoit sur la galerie.

Texte rédigé 80 ans après l'abolition de l'esclavage (Avril 1848)...

Dans les faits, il était toujours épouvantablement pratiqué !

2025 ? Quand la France abandonnera-t-elle ses attitudes néo coloniales ??

L'altruisme seul ne semble pas guider les pas de notre si vertueuse République...