Helsinki 1952, balayés par un vent d’Est

L’Équipe de France olympique doit en passer par un tour préliminaire contre la Pologne, qu'elle perd réduite à dix pour quitter prématurément la Finlande.

Les JO de 1952, organisés en Finlande, voient l’arrivée des pays du bloc communiste avec, dans le tournoi de football, l’URSS, la Hongrie (alors meilleure équipe d’Europe), la Pologne, la Bulgarie, la Roumanie et la Yougoslavie. Le statut amateur est contesté pour ces formations, dont les joueurs sont payés par leurs États. Avec vingt-cinq équipes participantes, un tour préliminaire est organisé et l’Équipe de France, dirigée par Louis Dugauguez et supervisée par Gaston Barreau et Jean Rigal, doit affronter la Pologne le 15 juillet pour prétendre aux 8es de finale.

Deux futurs participants au Mondial 1958

Parmi les dix-huit joueurs retenus, Célestin Oliver sera international A et fera partie de la liste des vingt-deux qui disputeront la Coupe du monde en Suède, en 1958. Michel Leblond sera appelé quatre fois en A. Parmi les remplaçants, deux autres connaîtront les A et seront présélectionnés pour ce Mondial 1958 : Mustapha Zitouni et René Bliard. Quant à Louis Dugauguez, il deviendra sélectionneur de l’Équipe de France de 1967 à 1968.

Sous le vent et le soleil

Contrairement à 1948, la préparation comporte cinq matches étalés sur dix semaines, les joueurs étant convoqués deux jours avant chaque rencontre. Puis, la sélection olympique est rassemblée à Maisons-Laffite dix jours avant de partir pour la Finlande. Bernard Lefèvre et Jacques Bohée ont rejoint le groupe les derniers. Les Bleus ont d’abord rallié Helsinki en avion puis Lahti en train, la ville un peu plus au Nord où l'attend la Pologne.

Sous un fort vent et le soleil, la France a ouvert le score par Leblond mais sans parvenir à conserver longtemps cet avantage puisque dans la minute suivante, la Pologne a égalisé sur une erreur défensive. Le début de la deuxième période a coûté cher aux Tricolores, qui ont encaissé un second but sur corner puis perdu René Persillon, victime d'une déchirure sans pouvoir être remplacé. Il est resté vainement sur le terrain collé à la ligne de touche, alors qu’il avait été le meilleur des Bleus jusque-là. Oliver a eu une balle de 2-2 en fin de match mais, bousculé dans le dos au moment de tirer, n'est pas parvenu à tromper le gardien polonais.

Éliminés avant même les 8es de finale, les Français ont été classés 17e du tournoi. La Pologne allait quitter la compétition dès le tour suivant, battue par le Danemark (0-2). Le vent d'Est qui a soufflé sur cette Olympiade a porté la Hongrie de Ferenc Puskas, Zoltan Czibor, Nandor Hidegkuti et Sandor Kocsis jusqu'à la médaille d'or, conquise aux dépens de la Yougoslavie (2-0) au stade Olympique d'Helsinki (photo principale).