La Brenne n’est plus le pays des mille étangs

Les croyances ont la vie dure, au point qu’elles font parfois office de vérité. L’image de la Brenne, « pays des mille étangs », s’affiche ainsi à travers tout un territoire et s’exhibe ostensiblement sur l’autoroute A 20, où de larges panneaux invitent à s’arrêter sur l’aire éponyme.
Le coup de projecteur est aguichant, mais il y a des lustres que cette zone humide est sortie de cette image réductrice. Une étude de la cartographie des plans d’eau du Parc, réalisée entre octobre 2015 et avril 2017, nous apprend qu’elle compte en fait 3.254 étangs !
Cartographie réalisée à partir de photos aériennes « On savait que le chiffre de 1.000 était largement dépassé, mais ce nombre nous a surpris », reconnaît Vivien Ayrault, chargé de mission Environnement au PNR, avant de relater le travail effectué par sept étudiants d’Orléans en licence professionnelle cartographie, topographie et Système d’information géographie (SIG). « Leur tâche portait sur la numérisation des plans d’eau du territoire, leur catégorisation et la mise en place d’une codification permettant de les identifier individuellement par sous-bassins versants et par ordre de la chaîne des étangs. »
Une démarche pointue relayée par des SIG, logiciels spécifiques qui leur ont permis d’établir une cartographie à partir de photos aériennes. Les différents types de plan d’eau (étang, mare ou bassin piscicole) ont été classés en fonction de leur forme, de leur taille relative, calculées informatiquement.
Les étudiants ont également essayé, pour chaque site, d’établir un code permettant de le situer au sein du réseau des surfaces en eau du Parc. Le résultat est très intéressant, même si une telle étude ne peut pas être une science exacte : « Les petits plans d’eau étant difficilement détectables par photo-interprétation, le nombre et donc la surface des mares du territoire, spécialement en Boischaut-Sud, sont sans doute sous-évalués. Néanmoins, cette estimation nous apprend qu’il existe 5.321 plans d’eau, représentant une surface de 7.621 ha sur le territoire du Parc, conclut Vivien Aurault. Ces travaux serviront de base d’études à venir dans le cadre du contrat territorial sur les zones humides qui prend en compte l’impact des plans d’eau sur les étangs. »