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Willem, traits très forts

  • ️Mathieu Lindon
  • ️Mon Jan 27 2014

BD

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Quarante ans de planches subversives et explosives exposées à Angoulême.

«Lorsqu'ils m'éditent, ils font faillite», a dit Willem de ses éditeurs. Ce n'est pas toujours vrai, mais ça manifeste comme son travail d'auteur de bande dessinée rencontre un moindre public que celui de dessinateur de presse. «Si Willem était un arbre, cela expliquerait la sensation que l'on éprouve en l'approchant, d'être surplombé par la masse feuillue d'une œuvre et en même temps de fouler l'enchevêtrement souterrain des racines de la culture artistique, de la connaissance historique, de la préscience et de la science politiques, de l'érudition la plus finement ramifiée», a écrit Gébé (le dessinateur, mort en 2004, fut le directeur de la publication de Charlie Hebdo).

Jean-Pierre Faur, le maître d'œuvre de l'exposition d'Angoulême, pense que la réticence du grand public à l'égard de Willem auteur de bande dessinée tient à ce que «ce n'est pas de la bande dessinée narrative au premier degré où on raconte une histoire. Il y a plusieurs niveaux de lecture, comme pour ses dessins. Il n'est pas un auteur de bande dessinée classique, il n'est pas un autodidacte, il a étudié les beaux-arts et connaît l'histoire de l'art entièrement. Il a un grand passé de militant, ayant été chef de file du mouvement Provo aux Pays-Bas. Cette double culture artistique et politique fait que sa bande dessinée est particulière. Il y en a tout le temps une lecture politique - même quand il raconte une histoire un peu sexuelle, la dimension politique est prése

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