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Elle tuerait père et mère

  • ️Pascale Nivelle
  • ️Wed Apr 10 2002

Portrait

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Une grande fille à grande bouche se débrouille comme une grande au Café de la Gare, dans le spectacle autobiographique et comique qu'elle a écrit toute seule. Elle est Maïwenn. Pas Le Besco, comme sa soeur Isild, l'actrice, ni Besson comme son ex-mari. Maïwenn. Qui fait son One Maï Show (1), psychanalyse en direct, avec parents écorchés vifs et grande lessive publique. Elle fait «du mal» et le sait : «C'est pour sauver ma peau. Ils payent et c'est normal, avec tout ce que je me suis pris dans la gueule.» La vie, dit-elle, lui a fait «zéro cadeau». Corinne Blue, qui lui a donné des cours de théâtre, dit qu'elle est «un animal étrange, doté d'un instinct féroce».

Pour commencer, elle a toujours été trop belle. Yeux marine, teint porcelaine, cheveux noirs. Adjani d'il y a vingt ans, avec sourire de réclame et silhouette de casting. Puis, elle a ce caractère «infernal, incontrôlable» décrit par une amie d'enfance : «Elle est comme un pur-sang arabe, on ne peut pas la tenir.» L'humour en plus, la fille devient phénomène. Dans la cuisine de son appartement du Marais, elle mime ses vingt ans, sa période «Boule de suif», les vingt kilos de trop au retour de Los Angeles : «Pour sortir d'un fauteuil, je devais mettre mes deux mains sous les fesses et lever fort.» C'est drôle. Elle explique : «J'ai remarqué que tout ce qui est assumé fait rire.» Sur scène, c'est tout ce qu'elle veut : «Faire rire les gens avec des choses pas drôles.»

Elle venait de quitter Luc Besson, Hollywood, sa pisci

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