Circonscriptions de Bourgogne - Persée
- ️Martin, Roland
- ️Tue Mar 22 2016
Circonscription de Bourgogne. M. R. Martin, Directeur
Côte-d'Or
Alise-Sainte- Reine (Alesia). — a) L'effort des campagnes 1968 et 1969 s'est porté sur deux zones opposées du site, à l'o., dans l'angle n.-e. du portique du temple, à proximité du théâtre, et vers l'e. dans le quartier d'habitat de La Fanderolle. En outre des recherches complémentaires ont été menées à l'angle s.-e. et en plusieurs points de la zone centrale, en vue de l'aménagement du site et de la publication de tout le quartier de La Fanderolle. Il en est résulté un progrès notable dans la connaissance de la stratigraphie et de l'évolution topographique et architecturale de la ville.
Les fouilles très minutieuses et précises du Dr Sénéchal dans l'angle n.-o. du sanctuaire et du portique ont permis de reconnaître une zone de remblayage très épaisse (à 2,50 m de profondeur le sol naturel n'est pas encore atteint, ce qui est exceptionnel sur le plateau du Mont Auxois) (fîg. 1); il s'agit sans doute d'une zone d'exploitation du calcaire local, disposé en clivages de faible épaisseur, pour en extraire les matériaux des murs en pierres sèches bien connus dans la première période d'occupation du site. L'étude de la stratigraphie permet de reconnaître dans le remblayage, avec quelques variantes dont le détail sera exposé dans la publication définitive, quatre couches comprenant du haut en bas, une couche de pierrailles, restes de murs, traces d'enduits paraissant provenir, vers le s., en particulier, d'un éboulement, mais plus généralement de matériaux rapportés, ensuite une couche de terre noirâtre formée d'un mélange d'humus,
de cendres, de restes de carbonisation, puis une nouvelle couche de pierrailles et enfin une autre couche noirâtre, plus claire et moins dense que la précédente. Parmi les pierrailles, il a été trouvé, en 1969, des fragments intéressants de pièces d'architecture et de sculpture, en particulier de chapiteaux corinthiens. On notera la découverte d'une lettre en bronze (un I) provenant d'une dédicace monumentale; les deux extrémités de la lettre ont conservé les tenons de fixation. Les couches noirâtres ont pu recevoir le nom de couches de métallurgie tant sont nombreux les vestiges du travail du bronze et du fer. A côté des traces connues ailleurs (charbon de bois, débris organiques carbonisés, lentilles d'argile durcies au feu), elles contiennent en grande quantité des fragments de creusets et de moules, des parcelles de bronze fixées à l'intérieur des moules, des gouttes et des petits grains de bronze. Les fouilleurs ont pu reconnaître des zones dites de métallurgie dense paraissant représenter les restes d'atelier et des couches de métallurgie clairsemée comprenant surtout des restes de cendres et de charbons de bois. Le mobilier céramique, les fibules permettent d'attribuer toutes ces couches au 1er s., certaines, vers le haut, pouvant peut-être déborder légèrement au-delà de 100.
C'est dans ces couches que se sont implantés les murs des portiques (fig. 2) allant chercher leur appui à 1,80 m/1,90 m de profondeur. Les structures du mur intérieur de l'aile o. ont été bien dégagées : assises supérieures en moellons calcaires, joints par un mortier jaune, tantôt bien équarries, tantôt à l'état presque brut;
Gallta, XXVIII, 1970.