Les fouilles du Buisson Campin à Verberie (Oise) - Persée
- ️Audouze, Françoise
- ️Tue Apr 19 2016
REVUE ARCHEOLOGIQUE DE L'OISE N° 19/1980
LES FOUILLES DU BUISSON CAMPIN A VERBERIE (OISE)
F. AUDOUZE*
Les fouilles, commencées en 1975, se sont poursuivies au Buisson Campin pendant cinq semaines durant l'été 1979. La Revue Archéologique de l'Oise a rendu compte des précédentes campagnes en 1975, 1976 et 1978. Le décapage du campement magdalénien a été repris autour du foyer découvert en 1978, puis étendu à une zone plus vaste. Il a confirmé les hypothèses faites l'année précédente, car on a bien découvert au-delà du foyer et de la zone d'activité riche en outils lithi- ques, une vaste nappe d'ossements de rennes et de pierres brûlées. En effet, les campements magdaléniens du Bassin Parisien semble tous présenter une configuration semblable à quelques détails près : le foyer situé devant ou au centre de l'habitation est entouré par une zone d'activité où ont été abandonnés des vestiges caractéristiques tels qu'outils, chutes d'outils provoqués par le réaffutage de ces derniers, ossements brisés et portant des traces de décarnisation. On trouve près de là un ou plusieurs amas de débitage puis une vaste zone de rejet des déchets de grande taille et donc encombrants. Le campement de Verberie correspond bien à cette description et la fouille de 79 a mis en évidence la partie la plus proche du foyer de cette zone, mais les os de rennes y sont si abondants et si entassés que le décapage ne peut progresser que très lentement à cet endroit. La nappe d'os se trouve à l'Est du foyer et dans l'axe de l'habitation, (une tente, très probablement), le dos aux vents dominants de l'Ouest et du Nord- Ouest. Une autre preuve de cette orientation est donnée par l'existence de deux hiatus dans la nappe circulaire de vestiges située autour du foyer et correspondant à la zone d'activité. Ces
deux lacunes encadrent l'amas de débitage à l'Est du foyer et constituent les sorties.
Les mètres carrés situés à la périphérie de l'habitation se répartissent en deux zones denses en vestiges variés et en outils au Nord et au Sud et en trois loci d'un mètre de diamètre environ où l'on ne trouve que deux ou trois grosses pierres devant lesquelles sont dispersés quelques éclats de silex et un ou deux nucleus ainsi qu'un grand nombre de burins. La suite de la fouille et l'analyse des plans de répartition permettront sans doute de montrer qu'il s'agit d'aires d'activités spécialisées de
types différents. A cinq mètres du foyer, enfin se trouvent rejetés dans des zones vides un bois de renne et un paquet de cinq côtes déposées volontairement en tas et, plus loin, un massacre de renne dont les deux bois sont encore attachés au frontal.
La campagne de 1979 a également été fructueuse pour la connaissance de l'outillage lithi- que qui s'est enrichi de nombreux exemplaires, en particulier dans des catégories peu représentées précédemment. C'est ainsi qu'aux burins dièdres très nombreux, aux becs, aux rares grattoirs plats à front arrondi et aux lamelles à dos sont venus
* Laboratoire d'Ethnologie préhistorique, Collège de France, Paris.
Fig. 1 - Plan des alentours immédiats du foyer ; au centre, le foyer, bordé à l'Est par un amas de débitage et entouré par une nappe de vestiges et d'outils de silex (en noir plein) constituant une des aires d'activité ; les deux zones vides de part et d'autre de l'amas de débitage ont dû être utilisées comme voies de sortie de l'habitation (zone grise : trou de poteau protohistorique).
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