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92. Longus, Pastorales, texte établi et traduit par Jean-René Vieillefond - Persée

  • ️Billault, Alain
  • ️Wed Apr 27 2016

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Page 575

92. Longus, Pastorales, texte établi et traduit par Jean-René Vieillefond, Paris, Les Belles Lettres, 1987, in-8°, ccxxi-166 p.

Cette nouvelle édition de Longus étonne par ses dimensions. Le texte est précédé d'une introduction de 208 pages et suivi de 54 pages de notes complémentaires. Il y a aussi un Index des noms propres. Il s'agit donc d'une véritable somme, fruit d'une longue familiarité de M. Vieillefond avec l'œuvre puisque, comme il le rappelle dans la préface, il révisa l'édition de G. Dalmeyda, décédé en 1932, avant sa parution aux Belles Lettres en 1934. La masse des travaux consacrés depuis lors à Longus et à la littérature de l'époque impériale peut suffire à justifier cette nouvelle présentation des Pastorales.

Les principes qui l'ont inspirée sont exposés dans le chapitre copieux consacré aux manuscrits. Il y en a deux principaux : A (Laurentianus Conv. Soppr. 627, appelé F dans l'édition de M. D. Reeve, Teubner 1982) et Β (Vaticanus gr. 1348, appelé VI dans l'édition de G. Dalmeyda et V dans l'édition de M. D. Reeve). Tous les autres sont des apographes. Mais comment choisir entre A et Β ? M. Vieillefond rappelant que A, le fameux manuscrit de P.-L. Courier, est en fait plus lacunaire que B, le qualifie de texte sans prétention. Il y trouve un mélange de purismes et de familiarités qui lui paraît de la manière de Longus et des Erotici. Aussi préconise-t-il, chaque fois que c'est possible, d'en garder les leçons face à Β dont le texte est assagi (M. D. Reeve a adopté l'attitude inverse). Quant aux corrections atticisantes des modernes, il ne faut les retenir que faute de mieux. Cet exposé est accompagné d'une description minutieuse des manuscrits et d'un récit souvent captivant de leur histoire.

M. Vieillefond se plaît, en effet, à suivre la destinée du texte de Longus, et lorsqu'il quitte les manuscrits pour les éditions et les traductions, son regard ne perd rien de son acuité. Il souligne, en particulier, l'influence considérable de la traduction d'Amyot (1559) qu'il retrouve encore dans celle de G. Dalmeyda. C'est contre cette emprise, compréhensible mais parfois dangereuse, qu'il définit son propre travail de traducteur, tout en reconnaissant que la version de P. Grimai (Romans grecs et latins, Paris, Gallimard, Bibliothèque de la Pléiade, 1958) lui échappe. Curieusement, cette traduction, la plus accessible à un large