Cointet (Jean-Paul) - La Légion française des combattants. Vers le parti unique... Vichy 1940-1944. - Persée

Comptes rendus

- Paris, Henri Veyrier, 1991. 24 cm, 454 p. Bibliogr. Index. Le problème du pouvoir est toujours essentiel Qui exerce et dans quelles conditions Les associations anciens combattants avaient durant entre-deux- guerres un certain pouvoir Auréolés de la victoire de 1918 ces valeureux guerriers formaient une composante importante de la vie politique fran aise Une nouvelle guerre arrive un autre pouvoir se met en place et avec lui une conception un peu différente des rapports de force Cette étude approfondie de la Légion permet en priorité de dégager un mode de rapport spécifique entre Etat et la société Il agit en 1940 de désinfecter Etat de réhabiliter le pur concept de politique Le civique se confond désormais avec le poli tique Il est apparu au total que la Légion était un révélateur du régime de Vichy tout entier tant sous une forme ou sous une autre elle fut par sa nature profondément maréchaliste associée étroitement tous les actes de Etat fran ais Elle est aussi un révélateur de bien des traits permanents de la société fran aise idée de parti unique est au centre des débats Un Marcel Déat un Jacques Doriot plus tard un Pierre Pucheu en sont partisans Mais ensemble des acteurs qui agitent dans la ville thermale la repousse une opposition idéologique rapprochement ou non avec le système allemand ajoute un antagonisme quasi géographique Paris contre Vichy les collaborationnistes contre les tenants une collaboration mesurée ce dilemme fondamental la thèse de J.-P Cointet apporte un éclairage nouveau Certes les mouvements anciens combattants sont unifiés ils en formeront pas pour autant la base un parti unique Créée le 29 août 1940 la Légion fran aise des combattants un chef incontestable et incontesté Fran ois Valentin Ce Lorrain profondément attaché église catholique déjà mené un combat avant la guerre Elu en 1936 le plus jeune député de France il inscrit la Fédération républicaine et devient le champion de anti- front-populisme En acceptant être directeur adjoint puis directeur de la Légion il ne fait que maintenir ses convictions la France abord et honneur qui est lié Il luttera de toutes ses forces pour que la Légion ne devienne pas le valet du pouvoir en place Il combattra dans ses rangs en août 1943 quand il fait dissidence II plus de place pour hésitation affirme-t-il dans un message lu la radio de Londres par Maurice Schumann cité 260 et 400 En bref Fran ois Valentin se rend compte que la Légion est plus maîtresse de sa destinée et rejoint armée du maréchal de Lattre de Tassigny il déjà défendu en tant avocat opposition irréductible en septembre 1941 du colonel de La Rocque au projet de Pierre Pucheu qui veut dissoudre tous les partis replace en première ligne la Légion seul réservoir disponible de cadres de militants de troupes 137) en zone sud Elle devient en novembre 1941 la Légion fran aise des combattants et des volontaires de la Révolution nationale toujours sous autorité du maréchal Pétain mais cela ne change pas grand-chose En revanche le retour de Pierre Lavai en avril 1942 la création du Service ordre légionnaire au mois de janvier précédent et celle de la Milice un an plus tard ont modifié le sens du mouvement est Pierre Lavai qui voulu cette dernière création et qui place sa tête Joseph Darnand nommé secrétaire général au maintien de ordre le 1er janvier 1944 Le pouvoir changé de mains Paris pénétré Vichy Mais la Milice est pas la Légion esprit est plus le même une certaine idéologie patriotique succédé un fanatisme de sinistre mémoire J.-P Cointet montre que les contemporains eux-mêmes en sont aper us Très tôt il apparaît que la Milice recrute peu et mal 257 Et auteur insister Très tôt la perception été aiguë de impopularité de la Milice 258 II est guère surprenant de voir les démissions se multiplier 259 Certes ceux

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