Lutetia et les Parisii - Persée
- ️Schmittlein, Raymond
- ️Wed Jan 29 2020
• •
/utetia et
i« s p
armi
C’est une donnée connue de la toponymie française que la plupart de nos grandes villes ont perdu leur nom originel gau* lois ou gallo-romain au profit de celui des peuples dont elles étaient le chef-lieu. Il en va ainsi d’Amiens, d’Arras, de Beau¬ vais, de Bourges, de Cahors, de Chartres, de Courseulles, de Lan-gres, du Mans, de Meaux, de Nantes, de Reims, de Rennes, de Sens, de Soissons, de Tours, de Vannes, de Vermand, etc... Des noms antiques bien attestés comme Autricum pour Chartres, Age-dincum pour Sens, Samarobriva pour Amiens, ont disparu, cepen¬ dant que survit le souvenir des Ambiarli, Atrebates, Bellovaci , Bituriges, Cadurci, Carnutes, Cenomani, Coriosolites, Lingones , Meldi, Namnetes, Remi, Redones, Senones, Suessiones, Turortes, Venetae, Viromandui. Il n’y a donc pas lieu de s’étonner que la capitale de la France, qui portait, il y a deux millénaires, le nom de Lutèce, ait, selon la règle générale, perdu son nom antique pour retenir dans sa forme actuelle — Paris — le nom des Parisii dont elle était l’oppidum et la ville principale.
C’est à César que nous devons la première mention du nom des Parisii et de leur capitale. Dès les premiers chapitres du sixième livre de ses Commentaires sur la Guerre des Gaules, le proconsul nous raconte qu’il a subitement à faire face à un sou¬ lèvement des principaux peuples belges du nord de la Gaule. De la mer du Nord au Rhin, nous dit-il, on consacre les alliances par des serments solennels. Déjà les Ménapes sont en train de mobiliser, ainsi que tous ces peuples belges qu’il appelle Ger¬ mains cisrhénans, et bien entendu les Nerviens, les Atuatuques, les Trévires ; ceux-ci négocient avec les Germains transrhénans