Histoire : Georges Bidault, figure du pestiféré
- ️Benoît Lasserre - b.lasserre@sudouest.fr
- ️Wed Mar 09 2022
Héros de la Résistance et compagnon de la Libération, Georges Bidault s’est brûlé les ailes en soutenant l’Algérie française. Une biographie de Maxime Tandonnet
Historien et haut fonctionnaire d’origine bordelaise, Maxime Tandonnet se passionne pour les oubliés ou les pestiférés de l’histoire politique française. Autant dire que Georges Bidault lui tendait les bras. Ce nom ne dit sans doute plus rien à personne. Pourtant, ce natif de l’Allier (de Moulins, pas de Vichy), fut un des grands chefs de la Résistance, au sein du mouvement Combat. C’est même lui qui succéda à Jean Moulin à la tête du Conseil national de la résistance et fut élevé au rang de Compagnon de la Libération.
Fondateur du Mouvement républicain populaire, le grand parti centriste et démocrate-chrétien de l’après-guerre, Bidault fut le ministre des Affaires étrangères de de Gaulle. On lui doit aussi, cette fois comme président du Conseil (le Premier ministre sous la IVe République) l’invention du salaire minimum.
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Perrin
Georges Bidault avait donc un boulevard tout tracé devant lui avant qu’il ne se prononce en faveur de l’Algérie française et brûle ainsi ses vaisseaux, au point de devoir s’exiler de France et de ne jamais obtenir réhabilitation jusqu’à sa mort en 1983, lui qui détestait la repentance. Cette biographie érudite se lit comme un roman.
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Hommage aux vrais parias
Né en 1958 à Bordeaux, Maxime Tandonnet enseigne le droit de la nationalité et des étrangers à Paris XII et le droit de la coopération policière à l’université de Nice. Il est l’auteur du livre "Les Parias de la République"
« Georges Bidault - De la résistance à l’Algérie française », de Maxime Tandonnet, éd. Perrin, 368 p., 23,50 €.